jeudi 15 janvier 2015

Développement local : un peu de théorie

Depuis le BAEQ (Bureau d’aménagement de l’Est Québec / 1963-1966), au Québec, le développement régional et local est devenu une « science », c’est-à-dire l’objet de considérations académiques menant même à des diplômes universitaires en cette matière.


Mais organiser et développer un territoire n’est pas une spécialité nouvelle.  Depuis qu’il a quitté son Afrique ancestrale, l’homo sapiens a été en démarche constante de mise en valeur de son espace occupé.  Forts de leurs continuelles observations et fines analyses, les académiciens des 19e, 20e et 21e siècles en un fait une discipline de synthèse des composantes naturelles et humaines de l’aire habitée.  À l’instar de nombre d’institutions d’enseignement supérieur sur la planète, la majorité des universités québécoises s’est dotée de groupes, centres, chaires, laboratoires, observatoires et autres consortiums qui passent l’évolution des collectivités locales et régionales au « peigne fin » et en dégagent des théories constructivistes.  En clair, qu’elle est la recette de la réussite sociale et économique d’un village, d’une ville, d’une région? 


De cette multitude d’instances intellectuelles qui notent, observent et dissèquent nos agir collectifs, retenons-en deux et leur distingué et infatigable chercheur (et trouveur): le CEFRIO (Centre francophone d’information des organisations / UdeS) et le CRISES (Centre de recherches sur les innovations sociales / UQAM); pour le premier : Paul Prévost, pour le second : Juan Luis Klein.  Des volumineuses documentations émanant des ces érudits du développement local, et pour simplifier, retenons du prof sherbrookois le schéma ci-après. 
 

Sur un espace donné, seul le territoire, à moins de circonstances exceptionnelles, est « figé ».  Les autres éléments qui en composent l’œkoumène (espace occupé) : population, appareil décisionnel, appareil productif, culture, organisation sociale, sont dynamiques, bougent et interagissent.  Et c’est l’harmonisation, voire la synchronisation, de ces éléments, à l’enseigne de l’information et de la concertation, sous un leadership mobilisateur et visionnaire, qui résultent en une prise en charge endogène des potentiels de développement social, économique et culturel.  Des gens informés, bien enracinés dans leur milieu, réunis sous une gouvernance rassembleuse, mettront de l’avant des structures et des projets tout aussi enracinés dans la collectivité.  Des municipalités de la Beauce, à la prospérité bien démontrée, présentent ce schéma… d’entrepreneuriat collectif.  
 

Pour l’observateur et analyste « uqamien », une société réflexive et innovatrice – le cas maintenant classique : Saint-Camille – est organisée (les structures locales), ouverte (perméable aux nouvelles idées), réseautée (local, régional et national), travaille avec son histoire (temporalité), est créative face aux défis, s’arrime aux capacités d’investissement ($) locales de même qu’aux politiques (programmes) publiques (locales, régionales et nationales), sait adopter des attitudes collectives conformes à l’atteinte de ses ambitions.  La culture, au sens de l’expression artistique, exerce un rôle central à cette mobilisation, elle canalise les nouvelles aspirations vers le « bien vivre » et place la vie (le milieu de vie) au centre des actions de développement; la culture est un puissant « ciment social ».  Ce faisant, l’engagement citoyen est soutenu, inclusif (solidaire) et créatif; il génère des idées fortes.  Des belles théories d’intellos tout ça!  Enlever vos œillères et vos bouchons d‘oreille, s'il en est; parmi les quelque 80 municipalités de l’Estrie, il en existe qui vivent ce cheminement… fonctionnel adapté aux particularismes de leur environnement naturel et de leur collectivité humaine.  
 

Concernant le présent bloggeur, le développement local s’inscrit dans une quadrature encadrant la démarche implicite aux orientations stratégiques lucidement établies par la communauté et adoptées par le palier politique local.  Ainsi, une volonté populaire manifeste, des apports techniques crédibles, des supports financiers adéquats et une volonté politique clairement énoncée, le tout retenu par des liens fonctionnels constants, sont garants de visions et d’actions structurantes bien attachées aux réalités et potentiels locaux.
 

Il fut un temps où les élites locales, pour un trop grand nombre, n’en avaient que pour la grosse shop multinationale et la station de ski de classe mondiale.  Combien de petits maires ont salivé à l’idée d’un motel industriel portant leur nom… avec un trait-d’union!  La mondialisation aura finalement démontré que le local, ville ou village, est le seul maître de son destin.

 
Engagement citoyen, vouloir politique et organisation sont les maître-mots du développement local.                              

lundi 5 janvier 2015

Regard vers le HAUT, focus sur la base

Ce samedi 20 septembre 2014, à l’initiative de son CLD dont l’effervescent et prolifique scribe du GAC Jerry Espada, le Haut-Saint-François (HSF) s’est mobilisé pour dégager une vision commune de son développement.  Des leaders politiques et des leaders communautaires, par le biais de la techno vidéo ou de vive voix, ont fait part à une assemblée de 200 participants de leurs « bons coups » locaux ou des actions structurantes conséquentes à la mission de leur organisme respectif. 
 

Il s’en est dégagé une mosaïque d’initiatives locales ou sectorielles qui à terme – quand? – pourrait singulariser une fois pour toutes le HSF dans l’ensemble estrien.  Certes, le territoire recèle de gens motivés et de potentiels économiques, sociaux et culturels, mais la polarisation des occupants du territoire sur une identité commune régionale (MRC) reste une « affaire » à développer.  À l’est comme à l’ouest de la région, un focus particulier est placé sur le local et la proximité, mais l’appartenance à une entité territoriale renforcée par un pôle urbain central est à parfaire.
 

Dans certaines municipalités, bureau municipal, caserne et camions-incendies, par leur actualisation, constituent une véritable action de développement local, une nette affirmation positive locale… en regard d’un passé pas si lointain.  Pour d’autres, dans l’axe de la 112 ou limitrophes à Sherbrooke, leur salut économique et social passe par l’attractivité résidentielle, la présence de commerces de proximité… compétitifs, une activité industrielle stable ou en renouvellement, une empreinte culturelle spécifique et un environnement naturel sous surveillance. 
 

Au global, le HSF est un « patchwork » de divers dynamismes locaux, socio-économiques, culturels, écologiques, communautaires, dynamismes bien démontrés en ce début d’automne 2014, mais qui devront, pour une part, se fondre dans une synergie régionale cohérente pour être véritablement le « HAUT »… sur lequel on fixe un regard d’envie.
 

Et Cookshire-Eaton l’dans?  Trois maires plus tard après la fusion de 2002, la fusion aura entre autres permis de joindre quelques forces politiques orientées « développement » de trois ex-municipalités dans un effort commun et une réflexion collective pour donner à la nouvelle municipalité une personnalité bien adaptée aux contingences politiques, économiques et sociales du temps présent, dont son positionnent vis-à-vis Sherbrooke.  Dans la vision des élus de 2012-2013, il s’agit de faire de Cookshire-Eaton, un milieu où l’on peut réussir dans la vie, mais aussi réussir sa vie.  Gros défi, quand on considère que Cookshire-Eaton est un espace éminemment rural avec six pôles urbanisés qui subit quotidiennement l’influence et l’attractivité de Sherbrooke!  Si « collée » sur la métropole estrienne soit-elle, pour conserver et dynamiser son unité collective, Cookshire-Eaton doit résolument demeurer « HSF » et œuvrer à la cohésion et au rayonnement du « HAUT ».   
 

Ce qu’en a dit la presse régionale :